RevUE de la conférence de Cas Mudde présenté par Calvin Khalesi

Cas Mudde discute des défis et des complications qui émergent dans l’étude des partis politiques d’extrême droite. Il part de l’argument, présenté dans son livre intitulé « The Far Right Today », selon lequel les partis d’extrême droite ont gagné beaucoup de popularité (trois fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale) et on peut observer aujourd’hui la quatrième vague de l’extrême droite. Le professeur Mudde défait plusieurs idées fausses par rapport aux partis de droite. Tout d’abord, il distingue, d’un côté, la droite radicale qui accepte la démocratie, définie comme le principe de gouvernance de soi, mais qui rejette certaines pratiques libérales, telles que la règle de la majorité et les droits des minorités et d’autres côtés, l’extrême droite qui s’oppose à la démocratie dans l’ensemble. Il clarifie aussi que l’association de l’extrême droite au populisme est erronée puisque le populisme peut se produire à la gauche politique de même qu’à la droite. Par contre, c’est le nativisme (nativism), à savoir une hostilité contre les immigrés et les étrangers, qui est plus particulier à l’extrême droite.

D’après Cas Mudde, la quatrième vague se distingue par son hétérogénéité et par la normalisation de ses positions politiques. L’hétérogénéité de l’extrême droite se voit dans les différentes caractéristiques des partis, c’est-à-dire que les partis se distinguent par la nouveauté, par la popularité chez les électeurs, par leur structure interne ainsi que par d’autres facteurs. Par exemple, les stratégies et les discours adoptés par le FIDESZ seraient très différents de ceux adoptés par le Rassemblement national justement parce que ce premier est au pouvoir en Hongrie depuis 2010 et est très populaire chez les électeurs hongrois alors que ce dernier n’a jamais été au pouvoir en France et y est moins populaire. C’est pour cela que, selon Cas  Mudde, les partis de droite agissent dans une grande mesure comme d’autres partis dans leurs stratégies pour obtenir des voix et de la crédibilité. Ensuite, les partis d’extrême droite ont beaucoup réussi à rendre floue la distinction entre le discours politique accepté et les positions radicales en normalisant leurs positions et en redéfinissant cette frontière.

L’argument de Cas Mudde est important parce qu’il nous dévoile qu’il y a beaucoup d’idées fausses sur la nature et le fonctionnement des partis de droite. Ceci est dangereux parce que ces partis continuent à réussir dans les élections nationales dans plusieurs pays, notamment en Suède, en Hongrie et en Italie. Cas Mudde démontre la capacité de ces partis de modérer leurs positions afin de conformer davantage au discours politique accepté. Ceci suggère que les partis de droite peuvent avoir une voix et participer dans un cadre démocratique. Toutefois, parmi les partis hostiles envers la démocratique, il faut reconnaître que les partis d’extrême droite n’ont pas une seule manière de fonctionner et donc il n’existe pas une seule manière de les empêcher non plus. Il faut considérer les particularités du parti en question et le contexte dans lequel il participe politiquement afin d’être en mesure de l’empêcher avant qu’il ne pose une menace à la démocratie libérale. 

 



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