RevUE de la conférence de Dorit Geva proposé par Calvin Khalesi

La conférence de Dorit Geva a porté sur l’extrême droite dans les pays européens et la nature de ces partis comme des forces post-libérales. Dorit Geva retrace et analyse les cas du Rassemblement national en France et du FIDESZ en Hongrie pour comprendre comment ces deux partis redéfinissent le marché et transforment l’État.

Dorit Geva compare les partis d’extrême droite (PED) en Europe occidentale et ceux de l’Europe orientale. Elle constate que les PED de l’Ouest ont toujours été eurosceptiques et qu’ils étaient pour une sortie de l’Union européenne (UE), mais qu’ils préconisent maintenant le fait de rester dans l’UE et de la changer depuis l’intérieur. En revanche, les PED de l’Est sont devenus de plus en plus critiques de l’UE sans en préconiser la sortie. Les partis des deux régions ont donc convergé sur l’idée de transformer l’UE depuis l’intérieur en fonction de leurs visions sans la quitter.

En plus de ceci, les PED de l’Ouest et de l’Est ont convergé sur des programmes qui sont nativistes (nativist), contre l’immigration, sceptiques de Bruxelles, islamophobes, nationalistes et qui valorisent la civilisation judéo-chrétienne. Toutefois, les PED de l’Ouest ont accepté l’homosexualité ou sont restés silencieux à ce propos, tandis que les PED de l’Est sont ouvertement homophobes. Les PED à l’Est peuvent être analysés comme des régimes alors que les PED à l’Ouest ne sont analysés que comme des partis parce qu’ils ne sont jamais arrivés au pouvoir, avec l’exception récente de l’Italie.

Ensuite, elle explique que les partis d’extrême droite en Europe n’ont pas pour but de réduire ou d’éliminer l’État-providence, mais de redéfinir l’État comme une ressource à laquelle l’accès sera donné en fonction de certains critères qui correspondent à leurs programmes. Par exemple, en Hongrie et en Pologne, les soutiens sociaux tels que les prêts immobiliers avec un taux d’intérêt faible sont donnés aux couples qui sont jeunes, hétérosexuels et qui ont beaucoup d’enfants afin de discriminer certaines catégories de la population, à savoir les immigrés et les homosexuels, et d’élever les naissances «naturelles» du pays. Ceci est lié au concept du néolibéralisme autoritaire qui était au cœur de la présentation. Dorit Geva explique que quand un État devient encore plus néolibéral, il devient en même temps plus autoritaire afin d’impliquer des réformes au marché et d’éviter la responsabilité pour ceci, ce qui est bien arrivé dans l’exemple de la Hongrie où le pouvoir a été concentré auprès de la branche exécutive sous le régime d’Orbán.

La présentation de Dorit Geva démontre qu’on ne peut pas simplement comprendre l’extrême droite en Europe comme une force néolibérale, parce que les PED, bien qu’ils soient pour le marché, visent à redéfinir et limiter l’accès aux ressources de l’État en fonction des enjeux culturels et identitaires. Par contre, on voit une concentration du pouvoir exécutif dans les États où les PED sont arrivés au pouvoir, notamment en Hongrie. Donc, les PED s’appuient sur le pouvoir de l’État et ne suivent pas la doctrine néolibérale, selon laquelle il faut minimiser le rôle de l’État.



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