Table ronde · Lutte contre la radicalisation en Europe
“Lutte contre la radicalisation en Europe : quelles mesures pour quels effets?”
Table ronde avec Fabienne Brion (Université catholique de Louvain) et Marwan Muhammad (Sciences Politiques)
Date de l’événement
25 novembre 2016
9 h – 12 h
Lieu
Université de Montréal
3150, rue Jean-Brillant
Carrefour des arts et sciences
Local C-2059
Fabienne Brion, professeure de criminologie critique à la Faculté de droit et de criminologie de l’Université catholique de Louvain
Titre: Le crime comme frontière, la frontière comme performance: Penser la radicalisation comme un dispositif frontalier
Résumé
Le crime, dit-on, « fait frontière » : proposition générale et banale. Le terrorisme aussi – c’est là l’un des rares points d’accord entre le ministre belge de la justice et le calife de l’Etat islamique Abû Bakr al-Baghdadî. Mais en l’occurrence, comment fait-il frontière ? Comment la frontière est-elle performée, avec quels effets? La radicalisation peut-elle s’analyser comme un nouveau dispositif frontalier? Si oui, quels sont les biais spatiaux et temporels qui y sont associés ? Et comment le dispositif articule-t-il criminalisation et probabilisation, épistémologie du constat et épistémologie du soupçon? Dans le cadre de cette communication, c’est à partir du cas belge que j’explorerai ces questions.
Marwan Muhammad, doctorant en Sciences politiques et directeur du Collectif contre l’Islamophobie en France
Titre: Les pratiques policières dans le champ anti-terroriste à l’épreuve des statistiques
Résumé
En partant des pratiques policières implémentées dans le cadre de la lutte anti-terroriste (notamment en France et au Royaume-Uni), on s’interrogera sur l’utilisation des données personnelles et des algorithmes dits de police prédictive. Les méthodes utilisées, ainsi que le type de données captées et sondées, permettent de dresser un profil type des suspects à surveiller, selon la lecture que font les services de police du risque terroriste. À partir d’outils méthodologiques tirés des statistiques et des probabilités, on analysera alors la pertinence dudit profil. On s’interrogera notamment sur la non-stationnarité des pratiques criminelles, pour évaluer la pertinence des modèles prédictifs, en comparant les approches statistiques aux modèles probabilistes.